Un avion décolle un autre derrière atterrit, et un autre encore
l’air aussi léger que ceux de papier
croisant leurs trajectoires dans un rayon aveuglant entre deux nuages noirs
au loin les éoliennes ne bougent plus et attendent un signal.
Ils roulent depuis des heures sans s’arrêter.
Une usine lance une fumée blanche aussi vaste que les étendues qui l’entourent.
Dans la voiture pour la première fois il dit quand je ne serai plus là.
Une conversation sans importance
elle ne répond rien et écoute l’écho de cette phrase
lui souffler que cette absence-là aucun paysage ne la comblera.
Elle continue d’énumérer tout bas tout ce qui passe derrière la vitre,
ça va trop vite,
ça l’énerve.
Il sourit au son de ses murmures contrariés, se demande si ils arriveront avant la pluie.
Elle aimerait qu’il pleuve avant qu’ils n’arrivent
une bonne vieille pluie de gouttes lourdes et serrées qui les obligeraient à s’arrêter,
le temps que ça passe
le temps de faire durer encore un peu le voyage.
Mais trois pauvres gouttes seulement,
puis les premières briques rouges et humides de la ville qui approche.